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Collège Victor Hugo - Chartres
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Collège Victor Hugo
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Langage
Article mis en ligne le 14 octobre 2018
dernière modification le 15 octobre 2018

par Mme de la Salle

Les élèves de 6e Fourcade et Flessel ont imité un poème célébrant la création du monde intitulé "Langage" écrit par Albert AYGUESPARSE que je reproduis ici :

Je dis : nuit, et le fleuve des étoiles coule sans bruit, se tord comme le bras du laboureur autour d’une belle taille vivante.

Je dis : neige, et les tisons noircissent le bois des skis.

Je dis : mer, et l’ouragan fume au-dessus des vagues, troue les falaises où le soleil accroche des colliers de varechs.

Je dis : ciel, quand l’ombre de l’aigle suspendue dans le vide ouvre les ailes pour mourir.

Je dis : vent, et la poussière s’amoncelle sur les ailes, ensevelit les bouquets de perles, ferme les paupières encore mouillées d’images de feu.

Je dis : sang, et mon cœur s’emplit de violence et de glaçons flous.

Je dis : encre, et les larmes se mettent à bruire toutes ensemble.

Je dis : feu sur les orties, et il pousse des roses sur l’encolure des chalets.

Je dis : pluie, pour noyer les bûchers qui s’allument chaque jour.

Je dis : terre, comme le naufragé dit terre quand son radeau oscille au sommet de la plus haute vague et les oiseaux effrayés par mes cris abandonnent les îles qui regardent de leurs prunelles mortes les merveilles des nuages.

Albert Ayguesparse (Belgique 1900-1996) Encre couleur du sang (1957)

Voici quelques compositions de leur cru...

Je dis : vent, et le souffle des humains s’envole, les laissant morts.
Je dis : océan, et les vagues des marais engloutissent les villes du bord de mer.
Je dis : soleil, et la canicule s’abat sur Terre.
Je dis : sang, et les gouttes sortent de mon corps meurtri.
Je dis : terre, et des gouffres s’ouvrent, laissant les voitures tomber dans leurs bouches et les revenants qui ne sont pas sortis de ces accidents essaient de sauver les passants de ces trous béants, en vain, et tout espoir disparait. (Euliya)

Vous trouverez les autres dans le portfolio.

D’autres ont préféré imiter "Tu dis" de Joseph-Paul SCHNEIDER :

Voici le texte de Tidiane :

Tu dis flammes
Et déjà
Un tigre ronronne, faisant vibrer un volcan en fusion.

Tu dis mer
Et déjà
Les vagues t’emportent dans des océans mystérieux.

Tu dis verdure
Et déjà
Des terres inconnues s’ouvrent à toi.

Tu dis ciel
Et déjà
Tu virevoltes dans les airs parmi les cygnes majestueux.

Tu dis monde
Et déjà
Tous les éléments se réunissent autour d’un soleil flamboyant.

Voici celui de Lylian :

Tu dis fleur
Et déjà
Les pétales volent jusqu’au Paradis.

Tu dis herbe
Et déjà
Des ornithogales poussent dans la prairie.

Tu dis soleil
Et déjà
La lumière éblouit le ciel

Tu dis horizon
Et déjà
Les gazelles se font poursuivre par des guépards.

Tu dis orthographe
Et déjà
Les mots apparaissent sur le poème.

Et voici celui de Sara :

Je dis joie
Et déjà
Un sourire me monte jusqu’aux oreilles.

Je dis tristesse
Et déjà
La pluie tombe sur les toits des maisons.

Je dis colère
Et déjà
Mes poings se serrent et mon sang bouillonne.

Je dis peur
Et déjà
Les oiseaux se cachent dans les arbres.

Je dis fleur
Et déjà
Des roses poussent et poussent comme dans un rêve.

Voici pour finit le poème d’origine : TU DIS

Tu dis sable
Et déjà
La mer est à tes pieds.
 
Tu dis forêt
Et déjà
Les arbres te tendent leurs bras.
 
Tu dis colline
Et déjà 
Le sentier court avec toi vers le sommet.
 
Tu dis nuage
Et déjà
Un cumulus t’offre la promesse d’un voyage.
 
Tu dis poème
Et déjà
Les mots volent et dansent comme étincelles dans la cheminée.

 Joseph-Paul SCHNEIDER, 1940-1998 (Alsace)